LES PASSAGES A NIVEAU
Le passage du chemin de fer sur
le territoire de la future commune de Nivolas-Vermelle nécessite la réalisation
de trois passages à niveau. Dans le sens
Lyon-Grenoble, le premier est le PN n°25 au Tillaret, proche du hameau de
Ruffieu. Celui-ci permet le franchissement de la route nationale 85, il est repérable
aujourd’hui grâce à l’ancienne maison du garde barrière, toujours existante. Le
second est le PN n°26, à l’emplacement actuel des établissements Lacroix, qui
permet le franchissement du chemin de Ruffieu à Boussieu et au Vernay, dont le
seul vestige est la voie sans issue derrière le magasin « Le Géant De La
Braderie ». Le dernier passage à niveau est le PN n°27 de la plaine, à
côté de la déchetterie, le seul encore en activité aujourd’hui. La création de
la commune de Nivolas-Vermelle remonte à 1882, ainsi lors de leur construction
les passages à niveau se situaient sur la commune des Eparres pour le PN 25 et
sur la commune de Sérézin pour les PN 26 et 27. L’arrivée du chemin de fer favorisa
le développement économique de la région en facilitant les échanges commerciaux,
en particulier les exportations de farine et de chanvre, les deux principales
productions de nos contrées avant que ne se développe l’industrie textile. Dans
une moindre mesure le chemin de fer contribua au succès des foires locales. Par
exemple vers 1868, le jour de la foire de Ruffieu, qui avait lieu à la
mi-septembre, des trains s’arrêtaient à Ruffieu, deux dans chaque sens.
Plus tard, avec le développement
du trafic automobile, les passages à niveau devinrent des obstacles à la
circulation, en particulier le PN n°25 de la route nationale qui acquit une
sombre réputation à cause des nombreux accidents qui se produisirent. De plus,
l’attente prolongée des usagers de la route lorsque les barrières du passage à
niveau étaient fermées fit dés les années 20 remonter de nombreuses plaintes,
en particulier auprès de la municipalité de Nivolas. Il faudra attendre 1930
pour que l’administration supérieure envisage la suppression de ce « point
noir » de la circulation routière. Deux solutions furent envisagées. Un
passage au dessus de la voie ferrée et un passage en dessous. Le 2 mars 1932 le
Conseil municipal de Nivolas fait connaître sa préférence pour un passage
inférieur. C’est finalement la solution d’un passage supérieur qui sera
retenue. Un passage inférieur aurait eu comme inconvénient de limiter la
hauteur libre pour la circulation sous l’ouvrage, une visibilité réduite, mais
aussi l’entretien de canalisations importantes pour l’évacuation des eaux.
L’ouvrage comprendra un pont situé à 315m au sud-est du PN 25, l’accès à ce pont
se fera par deux rampes en remblai, une côté Bourgoin et une côté Nivolas. Une
troisième rampe côté Boussieu viendra se raccorder au niveau du pont au remblai
côté Bourgoin, permettant ainsi la suppression du PN 26. La construction du
pont débute le 6 février 1941. La guerre interrompt le chantier qui reprend en
1946 et s’achève l’année suivante. La mise en circulation de la déviation a
lieu le 12 juin 1947. Le même jour intervient la suppression effective des PN
25 et 26, barrières et portillons. Des clôtures sont installées aussitôt pour
matérialiser cette suppression et empêcher le passage des piétons. La
suppression du passage à niveau de Ruffieu est bien accueillit par les usagers
de la route nationale 85. Seuls les habitants de Ruffieu trouvent un inconvénient.
En effet, le hameau de Ruffieu est dépourvu de tout commerce et depuis la
fermeture du PN n°25 ceux-ci sont obligés de faire un détour de plus de 1 km pour
franchir les voies et faire leurs courses à Boussieu ou se rendre à Bourgoin.
Pour remédier à cet inconvénient la municipalité demanda à maintes reprises à
la SNCF l’installation d’un portillon pour les piétons à l’emplacement de
l’ancien passage à niveau. Mais pour des raisons de sécurité la SNCF ne put
donner suite à cette requête. Ce n’est que 20 ans plus tard, en 1961, qu’une
solution sera apportée par augmentation de la hauteur libre d’un aqueduc déjà
existant, proche de l’ancien PN 25, afin de permettre le passage des piétons
sous la voie.
Aujourd’hui le PN 27 de la plaine
est toujours en service. Depuis le 18 octobre 1966 il est équipé d’une signalisation
routière automatique lumineuse et sonore et deux demi-barrières à manœuvre
automatique. La maison du garde barrière qui le bordait a été détruite il y a
quelques années, ainsi que celle du PN 26. Seule subsiste la maison de garde
barrières du PN 25, visible sur la droite lorsque l’on aborde la montée sur le
pont en provenance de Bourgoin.
F.Piraudon
Sources : TUN n°48
Archives
municipales Nivolas
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