NAISSANCE D’UNE COMMUNE

NAISSANCE D’UNE COMMUNE
La création de la commune de Nivolas-Vermelle, en 1882, n’a pas engendré de changements profonds dans l’organisation territoriale locale. Cela est plutôt apparu comme la normalisation d’une situation, qui au fil du temps, s’était imposée d’elle même. L’union de deux territoires qui depuis un peu plus de deux cent ans n’avaient cessé de se rapprocher.
Nivolas, hameau de Sérézin, Vermelle, hameau des Eparres
La rivière Agny, qui serpente dans la plaine, a depuis la nuit des temps servie de limite naturelle entre les terres situées à l’est, côté Sérézin et celles situées à l’ouest, côté Les Eparres. Les territoires qu’elle séparait étaient parfois hostiles, comme par exemple pendant la période où la Baronnie de Maubec, dont dépendait la rive gauche, était une enclave Savoyarde, alors que la rive droite était une terre Dauphinoise. Rien n’encourageait à venir vivre à Nivolas, cette plaine rendue humide par la rivière et les marais tout proches, loin des axes de communication. Alors que la population se développait à Sérézin, Vermelle, Quinsonnas ou encore aux Eparres, la plaine de Nivolas ne comportait que quelques granges et bâtiments le long de la rivière. Il s’agissait de moulins, battoirs, utilisant les eaux de l’Agny.

La construction du grand chemin royal entraîne le développement de Nivolas
Puis, en 1739, débutèrent les travaux de construction du nouveau chemin royal devant relier Bourgoin à Grenoble. Son tracé passait dans la plaine de Nivolas. La mise en service de cette route, en  1748, fut la première source de prospérité pour Nivolas. Des maisons et des commerces s’installèrent le long du grand chemin, ce qui commença à donner au hameau sa forme étirée. Avant la révolution, le cours de l’Agny servait de limite entre le mandement de Châteauvilain-Quinsonnas, dont faisait partie le hameau de Nivolas et le mandement des Eparres, dont faisaient partie Vermelle et Ruffieu. Malgré cela, les habitants de la rive droite et de la rive gauche du hameau de Nivolas se considéraient d’une même communauté. Cette appartenance était renforcée par le fait qu’ils fréquentaient la même église, l’église de Vermelle, dont la paroisse englobait le hameau de Nivolas.

Sérézin devient Sérézin de la Tour
A la révolution, quand furent créées les communes, par la Loi du 14 décembre 1789, le hameau de Nivolas fit d’abord partie de la commune de Châteauvilain-Quinsonnas puis de celle de Sérézin, qui ne s’appelait pas encore Sérézin-de-La-Tour. En effet, ce n’est qu’à partir de 1880 que l’on a vu apparaître Sérézin-de-la-Tour. La raison de cette nouvelle appellation est qu’il y avait à l’époque trois Sérézin : Sérézin (canton de Bourgoin Jallieu), Sérézin (canton de St Symphorien d’Ozon) et le hameau de Sérézin à Saint Just Chaleyssin. Cela causait de nombreuses confusions, en particulier pour l’acheminement du courrier. C’est pourquoi vers 1880, Mr Edouard Guétat, qui fut Maire de Sérézin de 1877 à 1908, prit l’initiative de changer le nom de Sérézin en Sérézin-de-La-Tour (pour de La Tour du Pin). Devant les lenteurs administratives, il prit sur lui de faire fabriquer un nouveau sceau de mairie avec le nouveau nom de sa commune. La nouvelle orthographe de Sérézin-de-La-Tour ne sera définitivement officialisée qu’en 1957. Au début des années 1800 quelques redécoupages territoriaux donnèrent aux communes une taille plus raisonnable (à l’ origine Sérézin était une grosse commune qui s’étendait sur un vaste territoire comprenant près de 4000 habitants et renfermant trois paroisses et demie, à savoir, celles de Sérézin, Succieu y compris Buffière, St Victor et toute la partie de celle de vermelle qui sous le nom de Nivolas était située sur la rive droite de l’Agny).

Au XIXème siècle, l'industrialisation de Nivolas et un début d'autonomie
A la même époque débute l’implantation d’industries le long de l’Agny. Dés 1796 les établissements de soierie Garnier s’installent au Vernay. En 1819 la première cartonnerie ouvre aux Berlioz, en 1834 une raffinerie de sucre de betteraves aux Curtets,… Ces établissements attirent des centaines d’ouvriers. Les commerces continuent de se développer. Les cafés prospèrent en face des usines. Chaque fin de mois, c’est une véritable foire qui s’installe le long de la route nationale, lorsque les ouvriers et les ouvrières des usines pensionnat rentrent chez eux après avoir touché la paye. La population du hameau de Nivolas ne cesse d’augmenter, si bien qu’en 1840, lorsque la municipalité de Sérézin décide de scolariser les garçons elle ouvre deux maisons d’école, une à Sérézin et une autre à Nivolas. L’église de Vermelle et son cimetière deviennent trop petits. En 1849, sont construits l’église et le premier cimetière de Nivolas. En gardant le même territoire, la paroisse de Vermelle devient la paroisse de Nivolas.  La vieille église de Vermelle est délaissée au profit de la nouvelle église construite dans la vallée. En 1850, comme pour les garçons, l’ouverture d’une école de jeunes filles (Financée par Mme Garnier) se fera quasi simultanément à Sérézin et à Nivolas. En 1860, le conseil municipal de Sérézin crée une fonction d’adjoint spécial dédiée à Nivolas.

Vers la création d'une commune nouvelle
L’évolution du hameau de Nivolas a conduit de façon logique à son détachement en commune indépendante. Pour Sérézin, ce détachement n’engendrait pas de perte financière car depuis longtemps déjà la section de Nivolas possédait son annexe de Mairie, sa maison d’école avec un instituteur, un cantonnier. La perte de revenus serait donc compensée par une diminution des charges. La municipalité des Eparres accueillit plus froidement le détachement de Vermelle et Ruffieu de son territoire, car elle acceptait mal la perte des revenus de ces deux sections que rien ne venait compenser. C’est pour atténuer cette perte que le découpage territorial fit en sorte qu’une partie des usines des Berlioz restent sur la commune des Eparres. Une autre protestation est venue des habitants du hameau de Ruffieu, qui auraient préférés être rattachés à Bourgoin, qui ne voulait pas d’eux…  
Par la loi du 8 août 1882, la nouvelle commune de Nivolas-Vermelle voit officiellement le jour. Elle comprend les hameaux de Nivolas, Vermelle et Ruffieu. Les limites séparant Nivolas de Sérézin seraient celles qui séparaient auparavant la paroisse de Vermelle, devenue paroisse de Nivolas, de celle de Sérézin. Le premier Maire, élu par le conseil, fut Mr Aymon de Rivoire la Bâtie, qui occupa ce poste jusqu’en 1904. Une des toutes premières décisions du conseil, fut la création officielle de la section de sapeurs pompiers, qui avait été décidée le 15 décembre 1879, à la suite de l’incendie de l’usine de tissages de soie de Mr Brochay, usine implantée depuis 1859 aux Curtets. Il est d’ailleurs à noter, que les usines de cette époque, implantées sur la commune, ont toute un jour ou l’autre été détruites par un incendie. Mais c’est une autre histoire…

                                        F.Piraudon
Sources : Archives municipales Nivolas-Vermelle
       Archives municipales Sérézin-de-La-Tour
       Archives départementales de l’Isère

Illustrations : le sceau de Sérézin, en coloré, les parties distraites des Eparres et de Sérézin de la Tour pour former la nouvelle commune de Nivolas-Vermelle


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