L’HÔTEL PORCHER
Avant 1840, la parcelle où
s’élèvera plus tard l’Hôtel Porcher est désignée comme étant un pacage,
c'est-à-dire une parcelle où l’on faisait paître le bétail. Sur cette parcelle,
en 1840 est construite une maison d’habitation. Il est probable que ce bâtiment
fût rapidement converti en commerce, comme quasiment tous les bâtiments situés
le long de la Route Nationale à cette époque. Le bâtiment qui nous intéresse
apparaît déjà en tant que « Hôtel Porcher» sur des cartes postales du
début des années 1900. Les voyageurs connaissent l’hôtel, mais les Nivolésiens
connaissent surtout la partie restaurant où se tiennent les repas de famille,
les banquets. Les jeunes Nivolésiens viennent se retrouver autour du bar de
l’établissement. Durant l’occupation une de ces soirées festives aurait pu mal
se terminer. En effet, alors que des jeunes garçons s’étaient rassemblés à l’Hôtel
Porcher pour fêter l’enterrement de vie de garçon de l’un d’entre eux, des
soldats Allemands firent irruption suite à une lettre de dénonciation qui
prétendait que des résistants se trouvaient parmi eux. Cette histoire se serait
bien terminée grâce à l’intervention d’une personne voisine de l’établissement qui
connaissait des soldats Allemands et put témoigner qu’il n’y avait pas de « terroristes »
à cette soirée.
C’est vers la fin des années 50 que la
devanture de l’hôtel prend son aspect caractéristique avec ses deux baies
vitrées en arc. Au plus fort de son activité l’hôtel possède une annexe avec
des chambres dans un bâtiment situé quelques mètres plus haut sur la Route
Nationale. L’Hôtel et son restaurant contribuent à la vitalité du quartier qui
compte de nombreux commerces. Chaque angle du carrefour de la Route Nationale
avec la Route de Meyrié à Sérézin est occupé par un commerce. Il y a une
boulangerie, une épicerie, un cordonnier, un menuisier. Devant l’hôtel il y a
aussi l’arrêt pour les autocars. Il y a les cars Ricou qui assurent la ligne
Lyon-St Marcellin, les cars Poulet de Biol et les cars Piega de Champier qui
assurent le ramassage scolaire et les cars pour le marché de Bourgoin. Les cars
Piega assurent également la desserte des cinémas de Bourgoin les samedis et
dimanche.
Après avoir été tenu par plusieurs générations
de la famille Porcher, l’Hôtel ferme au milieu des années 70. Le restaurant est
repris quelques temps avant de devenir une discothèque, Le Tamouré. Mais cette
activité ne perdure pas à cause des nuisances et des dégradations qu’elle cause
dans le quartier. Ensuite il y a à nouveau deux restaurants qui se succèdent, puis
un vendeur de fenêtres.
Aujourd’hui l’ancien Hôtel
Porcher abrite le salon de coiffure Vincent M. Le ronronnement des tondeuses et
le sifflement des sèche-cheveux ont remplacé le tintement des couteaux et des
fourchettes. Pour ceux qui ont connu l’Hôtel Porcher il y a l’étrange sensation
de se faire couper les cheveux dans une salle de restaurant ou résonne encore l’air
du « Petit vin blanc» que l’on chantait à la fin d’un bon banquet.
F.Piraudon
Mairie de Nivolas-Vermelle
231, rue de l'Hôtel de Ville
38300 NIVOLAS-VERMELLE
Tel : 04.74.92.19.35