L’HÔTEL PORCHER

Nombre de commerces qui ornaient autrefois la Route Nationale 85 ont aujourd’hui disparu. Si certains ont été reconvertis en habitations, d’autres ont été démolis pour céder la place à des parkings ou à des élargissements de rues. Les commerces qui subsistent aujourd’hui ont connu de nombreuses transformations. Mais il en est un qui a conservé la même devanture caractéristique depuis les années 50, il s’agit de l’ancien Hôtel Porcher, situé au carrefour de la Route Nationale avec la Route de Sérézin.

Avant 1840, la parcelle où s’élèvera plus tard l’Hôtel Porcher est désignée comme étant un pacage, c'est-à-dire une parcelle où l’on faisait paître le bétail. Sur cette parcelle, en 1840 est construite une maison d’habitation. Il est probable que ce bâtiment fût rapidement converti en commerce, comme quasiment tous les bâtiments situés le long de la Route Nationale à cette époque. Le bâtiment qui nous intéresse apparaît déjà en tant que « Hôtel Porcher» sur des cartes postales du début des années 1900. Les voyageurs connaissent l’hôtel, mais les Nivolésiens connaissent surtout la partie restaurant où se tiennent les repas de famille, les banquets. Les jeunes Nivolésiens viennent se retrouver autour du bar de l’établissement. Durant l’occupation une de ces soirées festives aurait pu mal se terminer. En effet, alors que des jeunes garçons s’étaient rassemblés à l’Hôtel Porcher pour fêter l’enterrement de vie de garçon de l’un d’entre eux, des soldats Allemands firent irruption suite à une lettre de dénonciation qui prétendait que des résistants se trouvaient parmi eux. Cette histoire se serait bien terminée grâce à l’intervention d’une personne voisine de l’établissement qui connaissait des soldats Allemands et put témoigner qu’il n’y avait pas de « terroristes » à cette soirée.

 C’est vers la fin des années 50 que la devanture de l’hôtel prend son aspect caractéristique avec ses deux baies vitrées en arc. Au plus fort de son activité l’hôtel possède une annexe avec des chambres dans un bâtiment situé quelques mètres plus haut sur la Route Nationale. L’Hôtel et son restaurant contribuent à la vitalité du quartier qui compte de nombreux commerces. Chaque angle du carrefour de la Route Nationale avec la Route de Meyrié à Sérézin est occupé par un commerce. Il y a une boulangerie, une épicerie, un cordonnier, un menuisier. Devant l’hôtel il y a aussi l’arrêt pour les autocars. Il y a les cars Ricou qui assurent la ligne Lyon-St Marcellin, les cars Poulet de Biol et les cars Piega de Champier qui assurent le ramassage scolaire et les cars pour le marché de Bourgoin. Les cars Piega assurent également la desserte des cinémas de Bourgoin les samedis et dimanche.

 Après avoir été tenu par plusieurs générations de la famille Porcher, l’Hôtel ferme au milieu des années 70. Le restaurant est repris quelques temps avant de devenir une discothèque, Le Tamouré. Mais cette activité ne perdure pas à cause des nuisances et des dégradations qu’elle cause dans le quartier. Ensuite il y a à nouveau deux restaurants qui se succèdent, puis un vendeur de fenêtres.

Aujourd’hui l’ancien Hôtel Porcher abrite le salon de coiffure Vincent M. Le ronronnement des tondeuses et le sifflement des sèche-cheveux ont remplacé le tintement des couteaux et des fourchettes. Pour ceux qui ont connu l’Hôtel Porcher il y a l’étrange sensation de se faire couper les cheveux dans une salle de restaurant ou résonne encore l’air du « Petit vin blanc» que l’on chantait à la fin d’un bon banquet.

                                                                                                                                                             F.Piraudon

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